Comment choisir un café pour soutenir la transition agroécologique ?

9 mars 2023

Soucieux d’une consommation responsable, les amateurs de café sont plus nombreux à accorder une importance particulière à l’origine de leur boisson préférée. Leurs préférences vont aux cafés issus du commerce équitable, qui privilégie l’agriculture durable axée sur la transition agroécologique, tout en minimisant l’impact environnemental des processus de production. Le café bio et le café de spécialité en font partie. Le choix de méthodes de culture basées sur la biodiversité permet aussi d’y parvenir, d’où l’importance de l’agroécologie. En choisissant un café responsable, les consommateurs soutiennent la transition agroécologique.

Quels sont les enjeux environnementaux et sociaux liés à la production de café ?

Le café constitue la première ressource agricole dans le monde en termes de valeur. La filière café génère plus de 120 millions d’emplois. Elle assure une grande partie des revenus de plusieurs pays producteurs et de nombreuses familles qui entretiennent de petites exploitations agricoles. 

La filière café fait vivre des millions de personnes, avec une répartition qui va des petits producteurs de café de spécialité ou de café bio, aux salariés des grands groupes. Pour réduire son impact environnemental, cette filière doit elle aussi tenir compte des enjeux de la transition agroécologique qui s’avère plus que jamais nécessaire face au changement climatique. L’agriculture durable, basée notamment sur l’agroécologie, doit ainsi faire partie des mesures à mettre en œuvre au niveau des cultures de café. 

Les impacts de la production de café 

La production de café est source d’émissions de gaz à effet de serre, de déforestation et de dégradation des sols. Cela concerne plus spécialement les cultures intensives sur terrains ouverts sur lesquels des arbres ont été coupés pour gagner des superficies, sans oublier l’usage d’engrais de synthèse et de pesticides. La logistique autour du café est également responsable d’émissions polluantes. Elle comprend entre autres le transport sur longue distance, les processus de transformation des produits café « prêts à consommer », ou la fabrication des équipements. Du grain à la tasse, le café génère une quantité importante de GES (gaz à effet de serre). 

Les conséquences de la culture intensive sur les sols et les écosystèmes

La culture intensive du café nuit à la biodiversité. Elle dégrade les sols et détruit les écosystèmes. À cela s’ajoute la nécessité de disposer de superficies cultivables plus étendues pour planter un plus grand nombre de caféiers, avec souvent le recours à la déforestation pour y parvenir. Non seulement la culture intensive est nuisible pour les sols et la biodiversité, mais elle participe aussi grandement à la déforestation. Le changement climatique entraînant une hausse des températures fait également que les cultivateurs recherchent des conditions de plantation plus adaptées. Ils remontent vers les hauteurs, là où la chaleur est moins élevée. Ce phénomène participe également au défrichage de larges surfaces boisées, impliquant encore plus la nécessité de promouvoir la transition agroécologique. 

Les conditions de travail précaires dans les plantations de café

Les cultivateurs locaux, ceux qui se trouvent en bas de la chaîne d’approvisionnement, ne bénéficient pas toujours de conditions de travail décentes par rapport à une filière qui pèse lourd. Dans certains pays grands producteurs de café, les travailleurs « à la source » sont soumis à de multiples dangers et à l’injustice : 

  • Ils sont exposés aux rayons du soleil près de 10 heures par jour ;
  • Ils sont en contact direct avec les pesticides qui peuvent potentiellement nuire à leur santé et même à leur vie ; 
  • Leur rémunération n’est pas à la hauteur de leur valeur ;
  • Ils ne vivent pas décemment du fait de l’impossibilité d’entretenir des cultures de subsistance, les surfaces étant souvent accaparées par les plants de café. C’est l’une des raisons qui poussent à promouvoir la transition agroécologique. Les facteurs climatiques qui pèsent de plus en plus sur les cultures réduisent aussi les revenus des cultivateurs locaux. En effet, le changement climatique entraîne des phénomènes qui détruisent les cultures, tels que les gelées, privant de ressources des millions de personnes qui vivent du café pendant certaines périodes. 

Les conséquences de la mondialisation et de l’industrialisation de la filière

Le café est le sujet de nombreux échanges sur le plan mondial. Mais les revenus tirés de cette filière sont inégalement répartis. Les producteurs locaux vivent toujours sous le seuil de pauvreté, les négociants, les distributeurs, les grands groupes et les torréfacteurs se partageant l’essentiel des bénéfices. Pour permettre à ces cultivateurs de vivre de leur travail, une consommation responsable basée sur le choix d’un café de spécialité ou café bio issu de l’agroécologie est à privilégier. 

Comment choisir un café bio de qualité et soutenir la transition agroécologique ?

Consommer du café bio, du café de spécialité ou du café durable, issu du commerce équitable et de l’agriculture durable, permet de soutenir efficacement la transition agroécologique. 

Les critères pour choisir un café de qualité

Un café bio « de qualité » se distingue par une série de critères, en tête desquels se trouve le label. La méthode de culture utilisée et l’origine font aussi partie des critères à considérer. 

La provenance et la traçabilité des grains de café

L’origine, et donc la traçabilité du café, constitue aussi un critère important à considérer lors du choix d’un café bio de qualité. Un café biologique est souvent associé à un terroir, à une petite exploitation agricole entretenue par une ou quelques familles qui emploient des méthodes de culture non industrielles. La traçabilité fait ainsi partie des critères d’un café bio ou d’un café de spécialité.

Les méthodes de culture et de récolte utilisées

Le plus souvent, les familles qui entretiennent de petites exploitations agricoles recourent à l’agroécologie. Cette méthode privilégie les engrais naturels (issus des animaux d’élevage notamment) et promeut l’association de plusieurs cultures de subsistance. Ainsi, dans un même champ, les caféiers côtoient d’autres cultures comme les légumes par exemple. En outre, les grains de café sont récoltés à la main. En complément de l’agrobiologie, la pratique de l’agroforesterie (lien vers l’article « Agroforesterie : une pratique écologique pour l’agriculture de demain ») fait aussi partie des méthodes utilisées pour la culture du café bio. Les cultivateurs plantent de nouveaux arbres et les caféiers poussent entre ces derniers, sous l’ombrage. Dans ce contexte, le choix de variétés de café plus adaptées peut s’avérer indispensable. 

Les labels et certifications à rechercher

Un café labellisé est un café responsable qui tient compte des aspects social, environnemental et économique. Plusieurs certifications permettent de distinguer un café de qualité des productions ordinaires, « industrielles ». Faitrade, Max Havelaar, Rainforest Alliance, Fair for Life, Café Bio issu de l’agriculture biologique sont quelques-uns des labels existants actuellement. Le label Fair For Life, par exemple, promeut le commerce équitable du café pour assurer l’accès à l’éducation des enfants des producteurs locaux. Rainforest Alliance vise à améliorer les conditions de vie des travailleurs du café, à protéger leurs droits, tout en garantissant la protection de l’environnement.

Les pratiques de gestion des déchets du café et d’économie circulaire pour soutenir la transition agroécologique

En parallèle et en soutien à la transition agroécologique, une consommation responsable du café requiert également des actions au niveau de la gestion des déchets. Cela concerne particulièrement la gestion du marc de café. Loin d’être inutile, cette matière représente une ressource à part entière. Le marc de café est issu aussi bien de la production de café au niveau domestique (café à grain, café moulu) que des usines de transformation de café. 

Les impacts des déchets de café sur l’environnement

Le marc de café est un déchet issu de la préparation du café. Il dégage une quantité importante de gaz à effet de serre une fois stocké en tant qu’ordure.

Les initiatives de gestion des déchets dans la filière café

Une bonne gestion des déchets issus du café consiste à pratiquer l’économie circulaire en adoptant quelques dispositions : 

  • Assurer une bonne gestion des collectes et du transport des déchets ;
  • Réutiliser le marc de café en tant qu’engrais naturel pour les jardins ;
  • Recycler les déchets issus du café pour produire des biocombustibles ou de la biomasse. 

Les opportunités de l’économie circulaire dans la filière café

La filière café offre des opportunités d’économie circulaire dans la mesure où le café peut être recyclé. Les déchets sont en effet réutilisables, constituant une opportunité pour les acteurs du recyclage et la production d’engrais naturels. Il s’agit aussi d’une manière de soutenir la transition agroécologique. Bien gérer les déchets et les valoriser grâce à l’économie circulaire sont des initiatives qui se placent en aval de l’agrobiologie.

 

Conclusion 

Afin de produire un café responsable, la pratique de l’agroécologie constitue un moyen efficace d’y parvenir. Toutefois, la transition agroécologique ne se fait pas uniquement au niveau des méthodes de culture. Elle requiert aussi une approche basée sur une consommation responsable en choisissant du café bio ou du café de spécialité. L’idée est de valoriser les producteurs et de réduire l’impact environnemental. Une bonne gestion des déchets vient aussi en complément de la chaîne de valeur d’un café qui soutient la transition agroécologique.