Pause-café au travail : que dit la loi en 2023 ?
2 septembre 2022La pause-café au travail, c’est sacré !
Mais que dit la loi ? Combien de pauses peut-on prendre ? Combien de temps doit-elle durer ?
En arrivant au bureau le matin, à 11 heures ou encore après le déjeuner, se retrouver pendant quelques minutes autour d’une tasse de café est un geste naturel pour de nombreux salariés. Ce petit moment de détente a des effets bénéfiques aussi bien sur le bien-être des collaborateurs que sur leur productivité. Pourtant, le temps de pause est parfois une source de litige au sein des entreprises. Que dit la loi sur la pause-café au travail ? Quels sont les droits des salariés ? Réponses.
Combien de temps passe-t-on à la pause-café ?
La pause-café est un rituel sacré pour un bon nombre de salariés d’entreprise. Selon une étude menée par l’IFOP en 2018, 9 employés sur 10 profitent d’une pause autour d’une tasse de café au cours d’une journée de travail. Pour 7 salariés sur 10, s’accorder quelques minutes de pause pour boire leur café avant de s’attaquer au travail est tout-à-fait normal. D’ailleurs, 43 % jugent ce break indispensable.
Avant de commencer son travail, le matin, pour ne pas piquer du nez après le déjeuner ou l’après-midi pour un regain d’énergie, chacun a ses habitudes. Mais combien de temps passe-t-on réellement à la pause-café ? D’après une étude dirigée par Cadremploi auprès de près de 2 000 cadres, le temps de la pause-café varie en fonction de l’âge des salariés. Selon cette étude, les moins de 25 ans s’accordent généralement de longs moments de répit, soit en moyenne 15 minutes pour une pause-café. En revanche, les employés de 56 à 65 ans ont tendance à écourter leur temps de repos, puisqu’il dure en moyenne moins de 10 minutes. Mais que dit la loi sur ce temps de repos ?
Ce que dit la loi sur la pause-café au travail en France
Le temps de la pause-café est parfois un point de friction entre les employés et le manager ou le dirigeant de l’entreprise. Parfois, l’employeur est perçu par les salariés comme encourageant davantage la productivité à la détente. Dans ce cas, respecte-t-il la loi ? D’autres fois, ce sont les employés qui peuvent être perçus comme prenant trop de temps pour des pauses-café ou de très longues interruptions, abusant ainsi de leurs droits. Notez cependant que le temps de pause au travail est réglementé par la loi et que les collaborateurs d’une entreprise bénéficient de certains droits.
Pour rappel, le temps de pause est défini par la loi comme étant une période pendant laquelle l’employé peut vaquer en toute liberté à ses occupations personnelles sans avoir à respecter les consignes de son manager ou employeur. Pendant ce moment, il peut boire un café, passer un appel personnel ou encore fumer une cigarette. D’après la loi, précisément selon l’article L.3121-33 du Code du travail, un temps de pause minimum de 20 minutes doit être accordé aux salariés pour toute période de travail d’une durée de 6 heures consécutives. Ce temps d’interruption peut être réparti tout au long de la journée de travail (par exemple, 2 pauses-café de 10 minutes ou 4 pauses-café de 5 minutes). Bien que la loi impose un temps de pause minimal de 20 minutes, cette durée peut être augmentée suivant une convention ou un accord d’entreprise.
Pour les grosses journées (jusqu’à 10 heures selon la loi), les collaborateurs de l’entreprise doivent bénéficier d’un temps de pause de 20 minutes minimum au plus tard après 6 heures de travail.
À savoir : la loi prévoit un temps de pause plus long pour les employés mineurs. En effet, d’après la loi, les moins de 18 ans peuvent s’accorder une pause de 30 minutes minimum après 4 heures et demie de travail. En outre, la durée minimale de ces interruptions peut être ajustée dans certains corps de métiers impliquant des travaux pénibles (hommes ou femmes de ménage, ouvriers/ouvrières, serveurs/serveuses, etc.). Selon la loi, la durée de leur pause-café peut être plus longue (10 minutes toutes les 2 heures, 15 minutes toutes les 3 heures…).
Un pointage selon les métiers
Selon la loi, une journée de travail est constituée d’un temps de travail effectif et d’un temps de pause obligatoire. Cependant, la gestion de ces moments de repos n’est pas toujours facile pour les chefs d’équipe en entreprise. Il faut savoir que la loi n’impose pas une rémunération des pauses-café, sauf si le salarié reste soumis à des contraintes professionnelles (photocopies à réaliser, téléphone à surveiller, etc.).
Pour que les managers puissent contrôler facilement le temps de travail et mieux gérer les pauses-café, certaines entreprises ont recours à un logiciel de gestion de temps et à une badgeuse. Le pointage permet de vérifier le respect de la durée de pause (preuve en cas de litige pour faire respecter la loi). Il permet aussi de calculer précisément les pauses-café prises par employé et par service. Le contrôle par pointage est relativement courant dans certains métiers, notamment pour les caissiers et caissières, les ouvriers d’usine ou encore les conducteurs de train.
Il faut préciser que les représentants du personnel de l’entreprise doivent être informés avant la mise en place d’un tel système. Par ailleurs, sachez qu’aucune loi n’impose le pointage obligatoire de la pause-café.
L’importance de la pause-café pour le bien-être des employés
Parfois considérée comme une perte de temps, donc d’argent, par certains cadres d’entreprise, la pause-café est pourtant d’une importance capitale pour les employés. En plus de respecter la loi, en permettant aux salariés de faire des pauses au cours de la journée de travail, les entreprises peuvent en tirer profit. En effet, ces moments de repos passés à boire un café ou tout simplement à discuter améliorent grandement la qualité de vie au travail des employés. Puisque la pause-café est imposée par loi, autant en profiter.
Il s’agit d’un moment de détente essentiel leur permettant de décompresser, de se dégourdir les jambes et de prendre un moment pour eux au cours de la journée. Se retrouver autour d’un café permet aussi aux collaborateurs d’interagir entre eux. Lors de la pause-café, ils peuvent discuter de sujets informels et s’éloigner du cadre professionnel, améliorant ainsi leur humeur. De plus, ces moments d’échanges sont importants pour la cohésion et le bien-être des équipes de l’entreprise.
La pause-café est de ce fait une parenthèse indispensable pour assurer la détente physique et psychologique des salariés. Après avoir bu une délicieuse tasse de café, ils seront beaucoup plus efficaces au travail, donc plus productifs. Ainsi, même si aucune loi ne rend la pause-café obligatoire, il serait dommage pour les employeurs de s’en priver !
Sources :
https://www.20minutes.fr/economie/2723703-20200221-pauses-cafe-pourraient-elles-etre-decomptees-temps-travail https://www.nouvelleviepro.fr/actualite/835/vie-de-bureau-combien-de-temps-pour-la-pause-cafe
https://www.decision-achats.fr/Thematique/environnement-travail-1231/Breves/La-pause-cafe-levier-du-bien-etre-en-entreprise-345801.htmhttps://torrefactory.coffee/blogs/articles/les-bienfaits-de-la-pause-cafe-en-entreprise, https://buroespresso.com/blog/pause-cafe-qvt