Pourquoi nous devons arrêter les capsules de café.

23 avril 2019

Beaucoup d’entre nous ont pris l’habitude d’utiliser des capsules de café individuelles pour préparer leur tasse de café du matin. Non seulement ces capsules sont pratiques à utiliser, mais elles se déclinent en un assortiment de saveurs et de types de café pour tous les goûts qui a séduit des millions de consommateurs, persuadés qu’il s’agissait de « bon café ».

La capsule, une boîte de conserve

Non, une capsule n’est pas du bon café : avez-vous déjà vu des produits gastronomiques servis dans des boîtes de conserve ?  La capsule joue en fait deux rôles à la fois. Celui d’une boite de conserve pour café prémoulu soumis au risque d’oxydation s’il n’est pas protégé. D’autre part, celui de chambre de percolation jetable. La force du concept est de nous avoir fait croire qu’une boite de conserve était mieux qu’une tasse de café faite à partir de café en grains fraîchement moulu.

Un café industriel, aux antipodes de la gastronomie

Les capsules ont révolutionné la façon de boire du café” : oui en effet, mais cela ne veut pas dire qu’elles ont apporté le meilleur du café, ce que nous aurions tendance à croire. Bien au contraire elles ont fait prendre à la France un vrai retard en termes de culture du café notamment sur les nouvelles grandes tendances : le café de spécialité. Les capsules ont offert une qualité dont nous pouvions nous satisfaire tant que nous ignorions que le café est un produit est comparable au vin ou au chocolat. Il a ses terroirs, ses torréfacteurs, comparables aux vignerons pour le vin ou à ses chocolatiers, ses traditions, c’est un produit vivant qui plein de subtilités et qui change selon les saisons et les années.

Mais les capsules sont en vérité aussi des produits industriels à usage unique. En se plaçant d’un point vu plus stratégique, “la capsule” est un produit industriel d’une qualité normée toujours identique. Elle est issue de l’expérience, processus industriels et des techniques publicitaires habituellement utilisés par l’industrie l’agro alimentaire et la grande distribution.

Un marché en croissance

Pourtant, le marché de la capsule ne cesse de croître. Les chiffres sont édifiants : 14 milliards de dosettes de café à usage unique sont vendues chaque année dans le monde entier. 2 milliards de cafés sont bus chaque jour dans le monde. En plaçant bout à bout le nombre de capsules vendues en 2018, on pourrait faire 10,5 fois le tour du monde. Et le marché de la capsule ne cesse de se développer : les capsules de café représentent 11% des ventes mondiales de café, et leur chiffre d’affaires devrait croître de 45% d’ici 2020.

Une empreinte environnementale édifiante

Près de 10 milliards de capsules sont consommées chaque année, soit 40 000 tonnes de déchets d’aluminium, l’équivalent de 4 tours Eiffel. En France, les capsules et les dosettes génèrent 1 900 tonnes de déchets aluminium et 3 400 tonnes de déchets plastique en 1 an.   

Un recyclage presque inexistant

1 seule capsule sur 5 est véritablement recyclée. Que seuls 15 des 200 centres de tri en France ont la technologie pour les recycler, les composants étant trop petits pour être séparés et recyclés dans les filières dédiées. La plupart se retrouvent dans des décharges, où elles mettent 150 à 500 ans à se décomposer. Sans compter que les déchets aluminium sont extrêmement nocifs pour la santé.

Source : Article du Monde – Oui, les dosettes de café en aluminium sont chères et peu recyclées

Le problème de l’aluminium

Et ce ne sont pas seulement les déchets le problème : le processus de transformation de la bauxite brute en aluminium demande énormément d’énergie, nécessitant une grande quantité d’électricité, d’eau et de ressources.

1 tonne d’aluminium produite = 4 tonnes de boues rouges contenant du titane, de l’oxyde de fer, de l’oxyde d’aluminium, de l’oxyde de silicium, du chrome, du cadmium et de l’arsenic.

L’agence de protection de l’environnement affirme que les rejets de perfluorocarbones liés au processus de fusion de l’aluminium sont 9 200 fois plus nocifs que le dioxyde de carbone en termes d’effet sur le réchauffement de la planète.

Un Français consomme 3 capsules par jour, soit 1 095 capsules par an : inversons ce petit geste !

Comme le dit Marc Gusils, à la tête de la communauté Chacun Son Café, si nous sommes des êtres uniques et singuliers, nos gestes, eux, sont universels. N’oublions pas que nos petits gestes, multipliés par des millions, partout dans le monde, ont un impact.

Mettons fin à ce gaspillage inutile de ressources. D’autant plus que les alternatives existent !

Les alternatives 

Par la blogueuse Rhapsody in Green !

  • Les capsules réutilisables : A chaque utilisation, la capsule doit être remplie de café moulu, puis lavée avant d’être réutilisée. C’est un peu plus fastidieux mais beaucoup plus économique. Attention à choisir une matière solide (inox par exemple) et à éviter le plastique, qui sera chauffé pendant la préparation du café.
  • Les capsules biodégradables : On garde le côté pratique de la capsule toute prête, mais bonne nouvelle, on peut la jeter directement dans son composteur !
  • Les systèmes traditionnels : Cafetière italienne, à piston, « slow cofee »… Il existe de nombreuses manières de se préparer un café, et celles-ci sont bien moins génératrices de déchets.

Retrouvez nos capsules réutilisables en inox sur l’eshop Chacun Son Café !


Source : The Grommet
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Source photo de couverture : Wikipedia